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Pierre Soulages : au-delà du noir

12 July, 2022
Pierre Soulages explique son approche de l'Art et sa perspective avant son exposition au musée du Louvre et son 100ème anniversaire.

Comme il se prépare à fêter ses 100 ans, Pierre Soulages nous fait part de son approche de la peinture gestuelle. Il commence sa gestuelle par un noyau de noir et commence son parcours, un voyage pendant lequel il ne reste jamais statique, se renouvelant sans cesse. Il se débarrasse de la gestuelle classique pour un autre type de gestuelle.

 

« Je me suis toujours révolté contre cette conception stupide de l’évolution de l'art, qui fait croire que l'artiste commence par un début grossier et peu maîtrisé, et que sa technique évolue dans le temps, pour arriver à l'apothéose de l'art imitatif parfait. Il faut le dire et le répéter : aucun progrès n'existe dans l'art, seulement des techniques qui sont perfectibles et qui peuvent vous amener où vous ne vouliez pas aller. » (Pierre Soulages)

 

Soulages ne peint jamais « de tête » avec quelqu'une idée préconçue, mais réagi plutôt à la peinture qu'il a en face de lui, en travaillant directement avec sa viscosité, sa translucidité et ses couleurs pour créer un « panneau » qui peut être appréhendé en un instant.

 

« Mes images sont des objets poétiques capables de recevoir ce que chaque personne peut y amener en fonction de l'ensemble de formes et de couleurs qui lui sont proposés ; quant à moi, je ne sais pas trop ce que je recherche lorsque je peins. » (P. Soulages)

 

Quand Robert Motherwell lui dit que L'Expressionnisme Abstrait ne pouvait vraiment être compris que par les Américains, Soulages lui rétorqua qu' « Un art doit pouvoir être compris, aimé et partagé par quiconque, partout dans le monde... Je crois fermement qu'en art, il n'y a que des aventures personnelles qui vont au-delà de l'individu, et même au-delà de sa culture. »

 

En avril 1979, Soulages eut une révélation qui transformera son art à tout jamais. L'artiste était dans son studio de Sète, dans le sud de la France, travaillant sur un tableau englouti par du noir. Jusqu'à ce moment-là, il utilisait le noir pour son pouvoir d'expression en contraste avec les autres couleurs. Mécontent de sa peinture, il alla se coucher. En se réveillant le lendemain, il la vit d'une autre manière. 


« Je me suis aperçu que ce n'était plus le noir qui donnait sens à la toile, mais la réflexion de la lumière sur la surface noire. Où elle était en couches, la lumière dansait, et où la surface était plate, la lumière restait inamovible. Un nouvel espace de vie avait vu le jour. »

Il finira par nommer ce nouvel espace Outre-noir.

 

Jusqu'à ce jour, si une composition ne fonctionne pas, Soulages brûle sa toile. C'est seulement quand il sent qu'il y a quelque chose en elle auquel le spectateur peut réagir qu'il persiste, faisant une pause entre chaque coup de pinceau, dans sa poursuite d'un tout dynamique et unifié.

Nombre de ses plus belles toiles des 70 dernières années ont été exposées dans une rétrospective majeure au musée du Louvre, intitulée : « Pierre Soulages sous tous les angles ».

 

Tag(s) :  Soulages , Techniques

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